LE RÊVE DE L’AMMONITE
(L’Amérique de William Blake)
Washington, Franklin, Paine et Warren, Gates, Hancock et Green.Les vagues déferlent sur les rochers. Je t’aime. Je parviens juste à temps pour sauver pantalon, chaussures et chaussettes. Aide-moi. La grande crique est maintenant fermée par l’eau elle aussi... Mes pieds sont noirs de mazout.
Se rencontrent sur le rivage, luisant du sang du farouche prince d’Albion.Trembler.
Washington parla: Amis d’Amérique, regardez au-dessus de la mer atlantique.Transpirer.
Un arc bandé est dressé dans le ciel, et une lourde chaîne de fer.Mes pieds sont noirs de mazout. Rêves de théâtres. Je reforme mon paquet...” Autre lettre: “Il faut escalader. Je t’aime. J’endosse le veston trempé pour libérer mes mains... Je grelotte.
Descend, chaînon par chaînon, des falaises d’Albion à travers la mer pour enchaîner.Haleter.
Les frères et les fils d’Amérique; jusqu’à ce que nos visages pâles et jaunes.Souffrir.
Têtes déprimées, voix faibles, yeux baissés, mains écorchées par les travaux.Soupirer.
Pieds sanglants sur les sables brûlants, et les sillons du fouet.Je grelotte. Aime-moi. Où aller?... Derrière moi la mer lape toujours.
Descendent aux générations oublieuses dans les temps futurs.Pleurer.
La puissante voix cessa; car une terrible explosion balaya la mer dressée.Hurler.
Les nuées orientales se déchirèrent; sur ses falaises se tenait le furieux prince d’Albion.Gémir.
Tel un dragon faisant claquer ses écailles; à minuit se leva.Râler.
Et enflamma des météores rouges au-dessous tout autour du pays d’Albion.Derrière moi la mer lape toujours. Rêves de cinémas. A ma gauche les avions s’envolent...” Autre lettre: “Il y a un cadenas sur la porte, je t’aime, et à travers un petit carreau vitré je devine une douce lumière, frappe.
Sa voix, ses boucles, ses horribles épaules et ses yeux luisants.Respirer.
Apparaissent aux Américains par-dessus la nuit de nuages.Murmurer.
Solennelles s’élèvent les vagues atlantiques entre les graves nations.Souffler.
Enflant, vomissant de ses profondeurs nuées rouges et furieux incendies.Gronder.
Albion est malade! Amérique s’évanouit! Le zénith enragé.Gargouiller.
Comme du sang humain projetant leurs veines tout autour du ciel circulaire.Frappe, insiste; mais non, il n’y a personne ici pour l’instant. Aide-moi. L’habitant n’est pas encore rentré. Je tourne autour de la cahute.
Rouges se levèrent les nuages depuis l’Atlantique en vastes roues de sang.Sourire.
Et dans les nuages rouges s’éleva une merveille au-dessus de la mer atlantique.Rêver.
Intense ! Nu ! Un incendie humain, luisant farouche, comme le coin.Dormir.
De fer chauffé dans la fournaise; ses terribles membres étaient feu.S’agiter.
Avec des myriades de terreurs nuageuses, sombres bannières et tours.S’éveiller.
L’entourant; chaleur mais non lumière traversait l’obscure atmosphère.Crier.
Le roi d’Angleterre regardant vers l’ouest tremble à ce qu’il voit.Je tourne autour de la cahute. Rêves de marionnettes. Il n’y a pas d’autre vitre... Je me terre derrière les arbres.
L’ange d’Albion se tenait à côté de la pierre de nuit et vit.Regarder.
La terreur comme une comète ou plutôt la planète rouge.Frôler.
Qui jadis enclosait les terribles planètes errantes dans sa sphère.Faire signe.
Alors Mars tu fus notre centre et les trois planètes volaient autour.Accoucher.
De ton disque cramoisi; aussi avant que le Soleil fût arraché de ta rouge sphère.Faire signe.
Le spectre a lui, son horrible longueur tachant longuement le temple.Frôler.
Avec des taches de sang; et ainsi une voix sortit et ébranla le temple.Regarder.
Se lève et regarde; ses chaînes sont détachées, les portes de la geôle ouvertes.Je me terre derrière les arbres. Deux immenses policiers sortent...
...
Autre page: “Nous sommes déjà dans un shopping center tout décoré de girandoles pour Noël. Je t’aime. Le parking est à demi plein seulement, aide-moi, mais nous rôdons longtemps sans nous arrêter... Bernard comme vous.
Et que sa femme et ses enfants fuient le fléau de l’oppresseur.Souffler.
Ils regardent derrière à chaque pas et croient que c’est un rêve.Murmurer.
Chantant: le Soleil a quitté sa noirceur et trouvé un matin plus frais.Respirer.
Et la belle Lune se réjouit dans la claire nuit sans nuages.Râler.
Car l’Empire n’est plus; maintenant le lion et le loup vont cesser.Gémir.
En tonnerres finit la voix. Alors l’ange d’Albion furieux brûlé.Hurler.
Près de la pierre nuit, et comme le lion éternel hurle.Pleurer.
En famine et guerre, répondit: n’es-tu pas Orc semblable au serpent.Soupirer.
Qui te tiens à la porte d’Enitharmon pour dévorer ses enfants?Souffrir.
Démon blasphémateur, antéchrist, haïsseur des dignités.Haleter.
Amoureux de la révolte sauvage et transgresseur de la loi de dieu.Bernard comme vous. Rêves de télévisions. Depuis longtemps...” Autre page: “Je regarde derrière le dossier. Je t’aime. Sur le plancher une boîte de carton pleine de cartes d’identité au nom de Bernard Bernard. Calmez-vous!
Pourquoi viens-tu aux yeux de l’ange sous cette forme terrible?Transpirer.
La terreur répondit: je suis Orc, enroulé autour de l’arbre maudit.Trembler.
Les temps sont terminés; les ombres passent, le matin commence à poindre.Frémir.
L’ardente joie qu’Urizen a pervertie dans ses dix commandements.Trembler.
Cette nuit qu’il conduisit les armées stellaires à travers les déserts de l’espace.Transpirer.
Cette loi de pierre je l’écrase en poussière et disperse la religion.Haleter.
Aux quatre vents comme un livre déchiré, et nul n’en recueillera les feuilles.Souffrir.
Mais elles pourriront sur les sables du désert et se consumeront dans des abîmes sans fond.Soupirer.
Pour faire fleurir les déserts et les abîmes se contracter en sources.Pleurer.
Et renouveler la joie ardente, et faire exploser le toit pétrifié.Hurler.
Cette pâle débauche dévote, recherchant la virginité.Calmez-vous! Aime-moi. Il s’agit d’attirer ici un garçon noir... Discussion.
Peut la trouver dans une putain et dans la rustique honnêteté.Gémir.
L’intacte bien que violée dans son berceau nuit et matin.Râler.
Car tout ce qui vit est saint, la vie fait ses délices de la vie.Respirer.
Car l’âme des délices ne peut jamais être souillée.Murmurer.
Incendies enserrent le globe terrestre, homme pourtant n’est consumé.Souffler.
Parmi les incendies luxuriants il marche; ses pieds deviennent bronze.Gronder.
Ses genoux et cuisses de l’argent, sa poitrine de l’or.Gargouiller.
Sonnez, sonnez, mes puissantes trompettes de guerre et alarmez mes treize anges!Sourire.
Haut hurle le loup éternel ! Que le lion éternel fouette de sa queue !Rêver.
Amérique est dans les ténèbres; et mes démons punisseurs terrifiés.S’endormir.
Rampent hurlant dans leurs cavernes profondes, comme des peaux séchées dans le vent.S’agiter.
Ils ne peuvent frapper le blé ni tarir la fécondité de la terre.Discussion. Radiodiffusion de rêves. Marchandage...” C’est au milieu du vitrail un livre sur lequel sont calligraphiés mes souvenirs. “Bourgeonne à l’endroit du cadavre où se trouvait jadis le coeur, pompe à sa place’.” Je suis tout un cimetière en gésine. Autre vitrail: “Je ronge et des larmes coulent dans mes yeux. Je t’aime. J’en suis à ronger le visage, délicieux charbon, je gobe les yeux. Aidez-moi. Il ne reste maintenant qu’un coeur noir qui gonfle en palpitant... Et les filles?
Ils ne peuvent frapper de tristesse, ni soumettre bêche ou charrue.S’éveiller.
Ils ne peuvent encercler de murs la cité, ni de douves le château des princes.Crier.
Ils ne peuvent obtenir du chêne noueux qu’il recouvre les collines.Regarder.
Car des hommes terribles se tiennent sur les rives et dans leurs robes je vois.Frôler.
Les enfants s’abriter des éclairs; voici Washington.Faire signe.
Et Paine et Warren avec leurs fronts tournés vers l’est.Accoucher.
Mais les nuages obscurcissent ma vue vieillie. Vision lointaine.Faire signe.
Sonnez, sonnez, mes puissantes trompettes de guerre et alarmez mes treize anges !Frôler.
Ah, vision lointaine, ah, forme rebelle qui déchire les anciens.Regarder.
Cieux ! Éternelle vipère qui te renouvelles roulant dans les nuages.Crier.
Je te vois en épais nuages et ténèbres sur la rive d’Amérique.S’éveiller;
Te tordant dans les douleurs d’une naissance abhorrée; rouge flamboie la crête rebelle.S’agiter.
Et les yeux de mort; le ventre prostitué souvent ouvert en vain.Et les filles? Journaux de rêves. Elles dorment paisiblement.
...
Sonnerie. Le téléphone reprend: “Je réussis à m’emparer de la chemise, cours dans les broussailles jusqu’à la route, nouant les manches autour de mon cou. Je t'aime. Une automobile s’arrête... Une cravate rouge à raies grises m’étrangle.
Se soulève en énormes cercles: maintenant les temps sont retournés contre toi.S’endormir.
Dévoreur de ton père, maintenant tes inexprimables tourments reviennent.Rêver.
Sonnez, sonnez, mes puissantes trompettes guerrières, alarmez mes treize anges !Sourire.
Ah, terrible naissance ! Un jeune qui jaillit ! Où est la bouche qui pleure.Gargouiller.
Et où le lait maternel ? Au lieu, ces mâchoires toujours sifflantes.Gronder.
Et ces lèvres parcheminées dégouttent de sang à peine séché; maintenant roule-toi dans les nuages.Souffler.
Ta mère étend sa longueur sur la rive inférieure.Murmurer.
Sonnez, sonnez, mes puissantes trompettes guerrières et alarmez mes treize anges !Respirer.
Haut hurle le loup éternel ! Que le lion éternel fouette de sa queue !Râler.
Ainsi pleurait la voix de l’ange et comme il pleurait, les terribles sonneries.Gémir.
Des trompettes soufflaient une haute alarme à travers l’abîme atlantique.Hurler.
Nulles trompettes pour répondre, ni clairons, ni fifres.Pleurer.
Silencieuses demeurent les colonies et refusent la haute alarme.Soupirer.
Une cravate rouge à raies grises qui m’étrangle; textes lacérés; je fouille dans la poche de ma salopette pour chercher ma carte d’identité actuelle; elle est au nom de Bernard Noir, Cécile. Un énorme camion veut nous doubler...” Je raccroche.
(L’Amérique de William Blake, suite)
Sur les vastes colline ombreuses entre Amérique et la rive d’Albion....Une tapisserie dans laquelle est tissée ma destinée: “Je bave encore, je t’aime, je flotte bientôt dans ma bave qui monte jusqu’au sommet de la cuve, textes mâchés, gargouille à travers l’orifice, Mathilde, se répand jusqu’aux cuves de mes frères qu’elle rafraîchit... Désolé, Monsieur l’Académicien, nous ne pouvons le garder ici, il va pervertir tous ses frères. Je rêve pour vous.
Interdites maintenant par la mer atlantique, appelées collines atlantéennes.Sourire d’Atala.
Parce que de leurs clairs sommets on peut passer au monde d’or.Souffrir.
Un ancien palais, archétype des puissants empires.Je rêve de vous.
Élève ses tours immortelles, bâties dans la forêt de Dieu.Sourire d’Ellénore.
Par Ariston, le roi de beauté, pour sa fiancée volée.Haleter.
Sur leur trône magique y siégeaient les treize anges troublés.Je rêve sur vous.
Car des nuages venus d’Atlantique rôdaient au-dessus du toit solennel.Sourire d’Amélie.
Ardents se levèrent les anges, tandis qu’un profond tonnerre roulait.Transpirer.
Autour de leurs rivages indignés, brûlant des incendies d’Orc.Je rêve sans vous.
Et l’ange de Boston cria puissamment tandis qu’ils volaient à travers la nuit sombre.Sourire de Chactas. Il va pervertir tous ses frères! Je t’aime. Ne pouvez-vous pas les noyer? Textes ruminés. Ce sont des criminels insubmersibles, nous avons déjà essayé, Cécile. Il faut appeler l’hôpital à l’aide. Les gardes viennent nous sortir et nous enferment dans une ambulance cellulaire.” Un autre panneau: “Incapable! Je t’aime. On m’étend sur un lit d’hôpital dans un grand dortoir de gémissements. Textes recuits. On me donne à boire tant que je veux, Agnès; un beau visage d’infirmière noire se penche vers moi. Je t’aime. On me roule jusqu’à une salle d’opération. Textes grillés. Des médecins noirs m’examinent, soucieux, Irène; impossible de l’endormir... On approche la meule sous l’éblouissante lampe bleue.” Nous avions bien des meubles autrefois. Sur un coin de tapisserie une broderie sur laquelle sont entrelacées nos avanies: “Me yeux sont de plus en plus fatigués; je t’aime; des ruisseaux de sang coulent sur mes joues, dégoulinent sur les lambeaux de mon imperméable. Aimez-moi. Pour rien au monde je ne voudrais révéler à mon compagnon ce qu’il faudrait faire pour me ranimer si jamais je m’évanouissais. Affiches de rêves. Il suffit de tenir jusqu’à l’opticien qui saura sûrement agir, décidera à ma place... Il s’en va dans la nuit neigeuse.” Un coin de la broderie représente une mosaïque dans laquelle sont pétrifiées mes hantises: “C’est alors que le grand verdâtre, je t’aime, épouvantail histrion, aime-moi, nonchalante organisation de glaires, rêves d’affiches, se coule en se dandinant parmi les rochers enfouis sous la neige souillée... Seins sous le suaire, champignons en symbiose.” Autre mosaïque: “Paraît la belle à sa poursuite. Je t’aime. Ou à la mienne... Il n’en reste déjà plus grand-chose. Trembler.
Il cria; pourquoi tremble l’honnêteté; et comme un meurtrier.Je rêve avec vous.
Pourquoi cherche-t-elle un refuge devant les sévérités de son immortelle station?Sourire de la Esmeralda.
Le généreux doit-il trembler, laisser sa joie au paresseux, à la pestilence?Frémir.
Qui le nargue ? Qui a commandé cela ? Quel dieu ? Quel ange ?Je rêve malgré vous.
Garder les généreux de l’expérience au point que les non-généreux.Sourire de Quasimodo.
Soient les profiteurs sans contrôle des énergies de la nature.Trembler.
Au point que la pitié devienne un commerce et la générosité un calcul.Je rêve au long de vous.
Pour s’enrichir; et que le désert de sable soit donné au fort ?Sourire de Djali.
Quel est ce dieu qui écrit des lois de paix et se vêt de tempête?Transpirer. Il n’en reste déjà plus grand-chose. Aide-moi. La tête est absorbée. Rêve de conférences. La poitrine s’affaisse encore... Mon cas est pendable. Je transpire dans le froid. Autre mosaïque: “La prétention, je t’aime, la prévention, la prévarication. Je rêve avant vous.
Cet ange de pitié qui recherche les pleurs et s’évente avec des soupirs?Sourire de Delphine.
Rampant coquin qui prêche l’abstinence et s’enrobe.Haleter.
Dans la graisse des agneaux? Je ne le suivrai plus, ne paierai plus obéissance.Je rêve à côté de vous.
Ainsi cria-t-il, déchirant sa robe et jetant son sceptre.Sourire de la vicomtesse.
Au visage du gardien d’Albion; et tous les treize anges.Souffrir.
Déchirèrent leurs robes au vent affamé, lancèrent leur sceptre d’or.Je rêve au-devant de vous.
Sur la terre d’Amérique; indignés descendirent.Sourire de Vautrin.
De leurs célestes hauteurs descendirent avec la rapidité des incendies.Je rêve pour vous. La prévarication. Aime-moi. La précaution, la présentation. Sourire de la nonpareille des Florides.
Sur la terre; on voit leurs traits nus et flamboyants.Soupirer.
Dans la profonde ténèbre; se tenaient auprès de Washington, Penn et Warren.Je rêve de vous.
Et la flamme se repliait rugissant farouche dans la nuit de poix.Sourire de l’anguille.
Devant le démon rouge qui brûlait vers l’Amérique.Pleurer.
En noire fumée, tonnerres et vents bruyants, se réjouissant de la terreur qu’il inspire.Je rêve sur vous.
Jaillissant en tourbillons de fumée de la profondeur sauvage et se rassemblant.Sourire de la colombe.
En flammes épaisses comme celles d’une fournaise sur le pays du nord au sud.Hurler.
Lorsque les treize gouverneurs qu’Angleterre envoya se rassemblèrent.Je rêve sans vous. La présentation. Rêves de sermons. La prédication, la présomption.” Hantises pétrifiées dans la mosaïque représentée sur un coin de la broderie. Des méprisés dont nous étions les seuls à pouvoir apprécier les qualités. “Il s’enfuit dans la nuit neigeuse.” Autre broderie: “Veuillez électriser immédiatement Monseigneur! Je t’aime. Ne craignez rien... Grand remue-ménage de l’autre côté de la porte; J’entends une voix caverneuse crier. Sourire du saumon.
Les flammes couvrirent le pays; ils se levèrent, crièrent.Gémir. Dans la maison de Bernard.
Secouant leurs chaînes mentales, se précipitèrent en furie vers la mer.Je rêve avec vous.
Pour apaiser leur angoisse; tombés aux pieds de Washington.Sourire de la salamandre.
Ils rampent sur le sol et se tordent couchés, tandis que tous.Râler.
Les soldats britanniques à travers les treize États envoyaient un hurlement.Je rêve malgré vous.
D’angoisse, jetaient leurs épées et mousquets par terre, et fuyaient.Sourire de l’hippogriffe. J’entends une voix caverneuse crier: aimez-moi, pourquoi m’avez-vous tiré de ma nuit, affiches de rêves, pourquoi m’avez-vous fait ressentir cette horrible faim... Il referme son clavier, me salue, sort par la porte qu’il referme derrière lui.” Autre broderie: “Je suis à l’intérieur d’un des piliers; je t’aime; il faut que je réussisse à desceller quelques pierres. Aidez-moi. Manque d’outils. Conférences de rêves. Une de mes dents se met à branler... Tout le choeur de la cathédrale est occupé par un immense sein de femme qui palpite; de temps en temps il émet des jets de lait lumineux.” Nos avanies entrelacées dans une broderie sur un coin de la tapisserie. “On approche la meule sous l’éblouissante lampe bleue.” Un autre panneau: “Les médecins maoris m’attendent, je t’aime, nus sous leurs longs manteaux de plumes, textes martelés, admirablement tatoués des pieds à la tête, ne disent rien, savent que je ne comprendrais pas leur langage. Respirer.
De leurs campements et sombres châteaux cherchant à s’abriter.Je rêve au long de vous.
Devant les sinistres flammes et les visions d’Orc, à la vue.Sourire de la princesse.
De l’ange d’Albion, qui, enragé, ouvrit ses nuées secrètes.Murmurer.
Du nord au sud, et brûla étendu sur ses ailes de colère.Je rêve avant vous.
Le ciel oriental, étendant ses ailes horribles à travers l’empyrée.Sourire de sauterelles. Je ne comprendrai pas leur langage, Mathilde; ils m’emmènent dans une ambulance toute moderne, je t’aime, à travers les fougères arborescentes vers leur hôpital qui flotte sur un lac. Souffler.
Sous lui roulaient ses armées nombreuses, tous les anges d’Albion campés.Je rêve à côté de vous.
Obscurcissaient les monts atlantiques, et les trompettes ébranlaient les vallées.Je rêve pour vous.
Équipées des maladies de la Terre à jeter sur l’abîme.Sourire du bison.
Leur nombre quarante millions rassemblés dans le ciel oriental.Gronder. Leur hôpital qui flotte sur un lac, textes pulvérisés : dans la salle d’opération, Cécile, c’est la même lampe bleue éblouissante, mais il n’y a pas de table, ils m’étendent sur le sol carrelé et s’accroupissent autour de moi.” Un autre panneau: “Me pendent par les pieds, accrochent mes poignets à des anneaux fixés dans le sol, textes lessivés, puis incisent chacun de mes doigts dans toute sa longueur, Agnès, et les introduisent dans des jarres où suinte douloureusement tout le pus de mon corps. Je rêve de vous.
Dans les flammes se tenaient, regardaient les armées rassemblées dans le ciel.Caresse d’Atala.
Washington, Franklin, Paine et Warren, Allen, Gates et Lee.Gargouiller.
Je rêve sur vous. Suinte douloureusement tout le pus de mon corps dans lequel nagent d’innombrables araignées, je t’aime, lesquelles quittent bientôt cet épais liquide qui devient noir, textes essorés, et commencent à tisser leurs fils tout autour de moi, Irène; lorsque j’en suis entièrement recouvert, les médecins me détachent et m’étendent sur le sol.” Un autre panneau: “Un creux s’est fait en moi, je t’aime, pour l’instant rempli d’air qui siffle à travers la plaie, textes pétris; peu à peu je reprends mon volume, Mathilde. Les Maoris s’immobilisent accroupis et regardent les abeilles sortir des jarres et s’introduire en moi par tous les orifices naturels même les yeux; toutes les plaies secondaires sont suturées, textes craquelés, cicatrisées, Cécile, détails du dessin général.” C’est une tapisserie dans laquelle est tissée ma destinée.